samedi 26 juillet 2014

L`ÈRE DU NUMÉRIQUE : Perdrons-nous la mémoire? ( 2 de 2 )

Salut à tous,

   Article paru dans un journal dans les années 2001-2002, par Hervé Fischer, écrivain québécois.
   Incidemment, il est intéressant de constater qu`après plus de 12 ans où ce texte a été écrit, la perte de la mémoire collective de notre société ne cesse de progresser avec l`arrivée ininterrompue de ¨gadgets¨ électroniques  où les échanges écrites entre individus sont de plus en plus éphémères. 

   ¨ Perdre notre mémoire, au moment où le temps social et historique accélère vertigineusement, est périlleux. Quand nous sommes confronté à la vitesse, à l`inconnu, dans une aventure humaine de plus en plus audacieuse. Il devient plus essentiel que jamais de cultiver notre mémoire ; de savoir qui nous sommes et d`où nous venons, de garder la mémoire des leçons de l`Histoire.

   C`est au moment où nous avons le plus besoin de notre mémoire, face à un futur aventureux, que paradoxalement nous risquons le plus de devenir amnésique, du fait de notre foi numérique.

   Non seulement, nous avons plus besoin que jamais de musées et de bibliothèques traditionnels, mais il nous faut établir un système fiable de normes et de règles internationales de conservations de contenus numérisés. Ce pourrait être le rôle de l`Unesco d`organiser la consultation nécessaire et d`instituer les règles internationales dont le respect permettra de surmonter les risques encourus. Il faudra réfléchir aux critères de sélection des archives que l`on numérise. Il faudra s`assurer que les lecteurs et leurs logiciels demeurent compatibles, ou que les contenus numérisés seront régulièrement mis aux normes des nouvelles technologies, qui devraient demeurer soumises à l`agrément de l`Unesco.

   Alors, et alors seulement, on pourra faire confiance à la numérisation, et cela sans pour autant réduire le rôle des supports traditionnels. Et l`on pourra vanter les immenses avantages de la numérisation qui permet de mettre à la disposition d`un public illimité, dans d`excellentes conditions de consultation, 24 heures sur 24 et à distance, des documents innombrables et des archives fragiles, désormais soigneusement conservées à l`abri de la lumière et des mains.

   À ceux qui s`inquiètent de l`avenir du livre, au moment où s`annoncerait le triomphe d`Internet, il faut rappeler aussi qu`un nouveau médium ne fait pas disparaître les précédents. La photographie n`a pas tué la peinture, bien au contraire, ni la télévision, le théâtre ou le cinéma : ils les soutiennent. Le livre numérique ne remplace aucunement le livre papier. Au contraire, il en assure une meilleure promotion et distribution grâce au commerce électronique et il permet des micro-éditions. Jamais on n`autant publié et lu de livres que de nos jours. En outre, les nouveaux logiciels permettent de faire des recherches efficaces dans les grandes encyclopédies et les corpus innombrables de textes et d`images désormais entreposés en ligne.

   Un dernier point : on écrit beaucoup sur écran, de plus en plus et presqu`exclusivement de nos jours : mais on ne lira jamais beaucoup sur écran, sauf les utilités et le courrier. On continuera à imprimer pour le confort du lecteur. À cet égard, ceux qui nous proposent de nouveaux modes de lectures assidus en hypertexte, qui vont remplacer la lecture linéaire sur papier, - une civilisation papier zéro – risquent d`être déçus très longtemps encore¨.

Pégé 

Windows 7 / Windows XP Pro / Windows Vista / Ubuntu 10.04 LTS / Voyager 11.10 / Linux Mint 10 MacOS X iBook, version 10.4.11 ¨Tiger¨.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire