lundi 28 décembre 2020

Serge Bouchard : La pandémie, une remarquable leçon d’humilité !

Salut à tous,

 Du site Radio - Canada : « La pandémie nous rappelle des choses élémentaires : la vie et la mort. Qui vit, qui meurt. Et nous l'avons en pleine face. »   

¨ Vous, l'anthropologue, l'ancien, le sage, que vous dit la pandémie sur nous, les humains?

   La première remarque qui me vient à l'esprit, toujours, c'est qu'il n'y a aucune surprise dans l'existence et l'apparition de cette pandémie. Et non seulement il n'y a aucune surprise, mais c'est probablement une avant-garde qui nous annonce des pandémies bien pires à l'avenir.

   Bon, je ne suis pas très optimiste, mais c'est comme ça. On est vraiment vraiment vraiment devant l'inconnu. Et ce n'est même pas une grosse pandémie pour une population de huit milliards. On est rendus à 1 536 000 morts . Du point de vue de Sirius, ce n'est rien.

   La nature, c'est un tout. La planète Terre, c'est un tout. Nous ne sommes pas extérieurs à la nature. La pathologie qui s'est développée dans l'histoire de l'humain, c'est qu’à cause de notre intelligence, j'imagine, à cause de notre mémoire, de notre accumulation du savoir, on a été capables de modifier nos environnements naturels. On a été capables de se reproduire sans fin, avec des systèmes économiques et des systèmes de production qui nous permettaient de manger, de nous sauver, etc. Mais pour le faire, le prix qu'il y a eu à payer, c'est qu'on s'est extirpés de la nature, on s'est placés en face de la nature. En fait on s'est dénaturés, on s'est ¨enculturés¨. On est devenus des êtres de culture.

   Et regardez-nous aujourd'hui, nous sommes des caricatures. C'est-à-dire que nous sommes prisonniers d'un système économique, d'un système de consommation. Et d'un environnement. Et on ne peut plus en sortir. Cet environnement, c'est le pétrole, c'est l'électricité, c'est l'énergie. Ce sont les chaînes de distribution. On a transformé nos environnements immédiats. Nous vivons dans des villes, dans des banlieues. Même dans les campagnes, nous ne vivons plus dans la nature.

   Tout ça fait qu'on a détruit l'environnement. On a extirpé du métal, on a extirpé du pétrole, on a pollué l'eau. Il n'y a rien qu'on n'a pas fait. Et puis aujourd'hui, la nature se venge. De la même façon que la nature va se venger sur les caribous. Quand les caribous deviennent 800 000, un million dans le Nord, ils mangent tout le lichen, ils mangent tout. Puis ils modifient l'environnement. Ils sont trop nombreux, ils n'ont plus à manger, etc. Et là arrive soudainement une pandémie ¨caribouesque¨, et les trois quarts meurent. C'est la nature qui fait ça. C'est la nature qui dit : Bon, assez, c'est assez.

La pandémie est-elle, selon vous, un miroir grossissant des inégalités?

   Disons que l'inégalité, c'est la loi. Et l'humanité est un échec. On a plein de gadgets, d’inventions. On va avoir des autos qui se conduisent toutes seules; c'est parfaitement inutile! La partie riche de l'humanité est rendue beaucoup trop loin. Ça s'appelle les classes moyennes de l'Occident. Et pendant ce temps-là, dans la vraie réalité du monde, il y a des enfants qui ne vont pas à l'école, qui meurent faute de remède. Il y a des enfants qui n'ont pas d'eau et vivent dans la misère la plus extrême¨... 

( Voir l'article au complet )

 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1754081/pandemie-nature-peur-mort-vieux-serge-bouchard-anthropologie?fbclid=IwAR3Op_MDsB7-bTnVU8YmSAIt10rgnu1Mrdx1uFAjn6pNEuPYHXZB3FnePW0

 Pégé

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jeudi 17 décembre 2020

Denis Villeneuve : « Pourquoi Dune est un roman complètement actuel » !

Salut à tous,

Du site Le Point POP : Le réalisateur signe la préface d'une édition révisée du classique de Frank Herbert, en librairie demain. 

¨  « Dune s'ouvre sur un léger vertige : l'humanité a survécu à quelque vingt millénaires lorsque Paul Atréides voit le jour. Cette promesse apparaît encore plus troublante aujourd'hui, alors que nous savons collectivement que notre monde vacille en silence, sous nos yeux, comme dans ces rêves effrayants, dus à une paralysie du sommeil, où le corps ne répond plus à la conscience. Nous entendons quotidiennement les échos apocalyptiques des scientifiques qui prédisent un effondrement de l'équilibre de nos écosystèmes, mais nous ne bronchons qu'à peine, demeurant convaincus que notre maîtrise de la technologie viendra finalement à bout de la nature. Ce fantasme de domination des éléments ne date pas d'hier. Nous avons toujours eu un penchant pour défier les dieux. À l'évidence, nous avons progressivement perdu notre rapport sacré au monde. C'est une des raisons pour lesquelles je crois que Dune est complètement actuel.

  Si la phrase « Le XXe siècle sera mystique ou ne sera pas » attribuée à André Malraux est bien de lui, j'ose imaginer qu'il entrevoyait la potentielle complète désacralisation du monde naturel par l'exacerbation hypnotique d'un capitalisme sauvage. Cette tendance à objectifier la nature débordant des frontières occidentales, les politiques néolibérales et leur globalisation se transformant en véritables dogmes planétaires, la religion économique règne maintenant sur l'ensemble des sphères d'activité humaines. Tout s'achète désormais, même les consciences. Ce système est surpuissant, impitoyable, tricheur, aux relents colonialistes, engendrant même parfois des entités corporatives psychopathes, bref ce système est Harkonnen. Et pour le renverser et survivre à ses conséquences, il nous faudra peut-être suivre les pas du Muad'Dib.

   L'idée de Dune est née en 1957, alors que Frank Herbert survole des bancs de sable bordant les côtes de l'Oregon entre Coos Bay et Florence. Il s'est alors déplacé de Seattle afin d'écrire un article sur une expérience écologique : une nouvelle espèce d'herbe venait d'y être introduite dans le but de freiner la propagation des dunes qui menaçaient la végétation, les routes et les plans d'eau potable. De la puissance de la nature et de l'effort humain pour tenter de la maîtriser venait de naître un élan qui allait animer toute sa création pour les vingt-cinq prochaines années…

¨Notre futur verra notre relation à la Mère Première redevenir sacrée, ou il ne sera pas¨ ( Denis Villeneuve) ¨...

 https://www.lepoint.fr/pop-culture/denis-villeneuve-pourquoi-dune-est-un-roman-completement-actuel-30-09-2020-2394355_2920.php

 Pégé

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vendredi 4 décembre 2020

"Il pleut des mains sur le Congo" : l'ethnocide colonial belge oublié !

Salut à tous,

Du site TV5MONDE : L'ouvrage "Il pleut des mains sur le Congo" retrace un massacre de masse oublié dans les limbes de l'histoire, celui perpétré par l'administration belge du roi Léopolod II entre 1885 et 1908. Entretien avec l'auteur et éditeur Marc Wiltz.


 ¨ C'est un pan terrifiant de l'histoire souvent occulté. Probablement 10 millions de morts, un sacrifice humain inouï de cruauté, une véritable mécanique de mort mise en place pour permettre à un modeste royaume européen de satisfaire ses appétits économiques, tout cela sous la pression d'un monarque prêt à tout pour avoir sa part du "gâteau africain".

    Léopold II (1865-1909) est au cœur de l'ouvrage "Il pleut des mains sur le Congo", qui retrace les 23 années d'enfer "démocidaire" au Congo. L'enjeu ? L'exploitation de l'ivoire et du caoutchouc par l'administration belge.
Le titre de l'ouvrage fait référence à la pratique de cette même administration qui demandait de couper une main de chaque indigène tué, afin de justifier l'usage de chaque balle des fusils de ses fonctionnaires.

   Le récit de cette monstruosité coloniale évoquée par Marc Wiltz — monstruosité qui a décimé un tiers de la population du Congo de l'époque — s'appuie sur les textes des explorateurs et écrivains de l'époque, tels Joseph Conrad, Conan Doyle ou Marc Twain.
La "mission civilisatrice" de l'Europe, d'une Belgique justifiant et occultant les crimes commis sur les populations indigènes du Congo,  exterminées sans aucun d'état d'âme par l'homme blanc, est omniprésente dans ces pages sincères, et comme poreuses  d'une abjection glaciale. Tout cela au nom d'un roi "humaniste" et "philanthrope", comme était alors  perçu le  roi des Belges.

   Marc Wiltz offre  avec cet ouvrage la compréhension d'un pan d'histoire oublié, voire renié et qui replace la part de ténèbres d'une Europe se revendiquant pourtant déjà des lumières, une Europe convaincue de sa supériorité sur les populations africaines, tant d'un point de vue politique, économique que moral. Une Europe qui n'a pourtant jamais voulu reconnaître ou réparer ce meurtre de masse, le premier de son histoire¨ ...  ( Voir l'article au complet )

 https://information.tv5monde.com/afrique/Il-pleut-des-mains-sur-le-congo-lethnocide-colonial-belge-oublie

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Du site LaPresse.ca : Colonisation du Congo: des regrets, pas des excuses… 

 https://www.lapresse.ca/international/europe/2020-07-06/colonisation-du-congo-des-regrets-pas-des-excuses.php#

Pégé

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