dimanche 31 mai 2020

Les «vieux» sont-ils moins bien traités qu'avant ?

Salut à tous,

Du site  Slate : La crise du Covid-19 ne ferait que mettre en lumière un processus déjà entamé depuis plusieurs décennies.   

¨  «Jamais on n'avait exprimé avec une aussi tranquille impudeur le fait que la vie de tous n'a pas la même valeur.» Dans une lettre lue sur France Inter, lundi 4 mai, Michel Houellebecq s'est ému du sort réservé aux personnes âgées dans la crise du Covid-19. «Jusqu'à quand convient-il de réanimer les malades et de les soigner? 70, 75, 80 ans?», interroge l'écrivain, reprochant aux instances politiques et médicales une relative indifférence face au sort des plus vieilles et des plus vieux, pourtant les plus menacés par le virus.

   Le vieillissement des sociétés occidentales est un phénomène récent, qui a bouleversé le statut des aîné·es. Le cri d'alerte de Michel Houellebecq, salutaire sur le fond, laisse néanmoins entendre que la vieillesse serait aujourd'hui déconsidérée, voire haïe: comme si, par le passé, les personnes âgées avaient été traitées avec plus d'humanité. Mais qu'en est-il vraiment? Faisait-il si bon vivre quand on avait 60 ou 70 ans sous Louis XV, par exemple? Petit panorama de l'évolution du statut des vieilles, des vieux et de la vieillesse au fil des siècles.

Vieux d'hier et d'aujourd'hui !

   Une évidence, d'abord: les vieilles et les vieux d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes qu'hier. «Sous l'Ancien Régime, on peut facilement qualifier de “vieux” quelqu'un qui a 45 ou 50 ans», indique l'historien Jean-Pierre Bois, auteur du livre Les Vieux. Avant que l'état civil ne se systématise au XIXe siècle et que l'espérance de vie n'augmente, tout est plutôt question d'aptitudes à la tâche: «Jusqu'à la Révolution française, la vieillesse est plus un état qu'un nombre d'années vécues. On découpe parfois les âges de la vie en quatre, comme les quatre saisons, pour obtenir des concordances merveilleuses. Mais cette partition n'a rien de très fixe ni élaboré.» 

Le «vieillard» et sa famille: une relation ambivalente !

   Jean-Pierre Bois met en garde contre deux écueils: «Dire que c'était mieux avant... et dire que c'était pire. En réalité, chaque société aborde les problèmes de la vieillesse avec ses codes, ses ressources, ses équilibres propres.» La différence indéniable entre l'époque moderne et aujourd'hui, selon lui, c'est l'émergence de la famille nucléaire (parents + enfants) qui éloigne les grands-parents du cercle initial. «Jusqu'au début du XXe siècle, les anciens ont généralement une place près du feu ou dans un coin plus éloigné de la partie centrale de la maison, la table étant réservée au chef de famille, développe Jean-Pierre Bois. Ils sont respectés car ils transmettent un savoir précieux et ont parfois une utilité au sein de la famille: aller chercher du bois mort, filer la laine...» 

  S'il arrive que trois générations vivent sous le même toit, cette configuration n'est pas pour autant systématique. Des personnes âgées peuvent vivre seules, à proximité de leur descendance. «Chacun intègre l'autre dans le cadre de sa sociabilité quotidienne, ce qui se traduit par un apport éducatif, matériel et affectif de la part du ou des grands-parents encore en vie», note Vincent Gourdon, auteur d'une Histoire des grands-parents. Ce modèle a surtout cours dans la moitié sud de la France, où la structure familiale est davantage patriarcale. «L'affaiblissement de la cohabitation entre les aïeuls et petits-enfants se produit véritablement à partir de la Première Guerre mondiale.»¨ ...  
( Voir l'article au complet )

 http://www.slate.fr/story/190539/famille-sante-retraite-statut-vieux-personnes-agees-evolution-covid-19?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1589953467

Pégé

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samedi 23 mai 2020

HISTOIRE : Les infortunes d’un jeune chef en temps d’épidémie !

Salut à tous,

Du site OrientXXI : Les infortunes d’un jeune chef en temps d’épidémie. 

¨ Il sait qu’il va devoir affronter des obstacles, mais l’adversité l’attire. Il ne craint pas les revers de fortune et rêve de faire de grandes choses. Il dort peu, quelques heures par nuit, et mange souvent à la va-vite. En pleine débâcle sanitaire, il n’hésite pas à contredire ses services de santé qui ne l’écouteront pas toujours à leur tour. Il laissera ses hommes, frappés par une épidémie incurable, pour rejoindre la côte méditerranéenne de France. Les a-t-il sacrifiés à son ambition ? Sa carrière n’en souffrira pas. Pour l’heure, le général Bonaparte est à Paris et rêve d’Orient. Une année plus tard, il sera en Égypte puis en Palestine.

 Son expédition échouera. Si les raisons de l’échec de son aventure orientale sont multiples, la peste à Jaffa a sûrement pesé de manière importante. Un tableau d’Antoine-Jean Gros en porte le souvenir.

« L’Empire des Turcs s’écroule tous les jours » !

   En 1797, le général Bonaparte fait part au Directoire1 de son sentiment selon lequel « l’Empire des Turcs s’écroule tous les jours » et qu’il serait opportun d’agir en Orient. Il met en avant les avantages stratégiques et commerciaux que le pays peut en attendre. Charles-Maurice de Talleyrand, ministre des relations extérieures, soutient cette idée qui est déjà ancienne. Le feu vert est donné. En mai 1798, la campagne d’Égypte peut commencer.

   À peine débarqué en Égypte, Bonaparte adopte une politique du changement de régime, de libération des peuples et de modernisation de l’Orient, une sorte de néoconservatisme américain avant l’heure. Quelques jours auparavant, en route vers l’Égypte, il s’était fait la main sur Malte. En moins d’une semaine de séjour, il avait révolutionné à jamais le système de gouvernance de l’île : en particulier, établissement d’un code civil, abolition de l’esclavage, abolition des privilèges et des droits féodaux, fin de l’Ordre de Malte, création d’une nouvelle administration, administration de Malte et Gozo par une commission de gouvernement, réforme de l’administration des finances publiques, création de nouvelles écoles primaires, envoi de boursiers maltais en France.

       Arrivé en Égypte, sa victoire lors de la bataille des Pyramides contre les mamelouks2 (21 juillet 1798) le conforte dans ses choix stratégiques et politiques. La route du Caire lui est ouverte. Mais contrairement à ce qu’il peut croire alors, cette victoire n’augure rien de bon. Il s’ensuit une série de réussites militaires sans lendemain et de défaites, dont la plus importante est celle de la marine française à Aboukir, les 1er et 2 août 1798, face à l’amiral Horatio Nelson, qui prive l’armée de Bonaparte de toute possibilité de recevoir du renfort et de revenir en France. Le cours de son aventure orientale en est radicalement transformé.

Préparatifs sanitaires de guerre !
   Les historiens s’accordent à dire que le dispositif sanitaire mis en place en préalable à l’aventure orientale de Bonaparte avait été préparé avec soin. Mais il n’a pu être déployé comme il aurait fallu" ...   ( Voir l'article au complet )

https://orientxxi.info/les-infortunes-d-un-jeune-chef-en-temps-d-epidemie-de-la-peste-au-covid-19,3808

Pégé  

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samedi 16 mai 2020

COMMENTAIRE : ¨Je suis fatiguée des peines qu’on a ¨ !

Salut à tous,

Du site  La Presse : Mardi soir, je regarde l’indispensable émission d’Anne-Marie Dussault, 24/60, sur RDI. Clémence DesRochers, en direct de son jardin, se souvient de sa grande amie Renée Claude, emportée, le matin même, par la COVID-19.  

¨   Les yeux tristes, la voix nouée, Clémence dit : « Je suis fatiguée des peines qu’on a. C’est épouvantable. D’abord, on vieillit… Mais de voir partir Renée et Monique Leyrac… C’est toute une époque dans laquelle on vivait… »

   Sa douleur et son découragement traversent l’écran et me frappent en plein cœur. Soudain, je prends conscience de la tragédie qui nous attend tous au détour. Il n’y a pas que notre mort qui nous guette. Il y a aussi la mort de ceux qu’on aime. Il y a surtout les morts de ceux qu’on aime.

   On vit d’abord la grande souffrance de perdre ses aïeux. Sa mère, son père, ses oncles, ses tantes, ses maîtres, ses guides. Ça nous déconstruit. Pour se consoler, on se dit que c’est le cycle de la vie. Que c’est la loi du temps. Qu’ils étaient là avant nous. Et que c’est normal qu’ils soient rendus au-delà avant nous aussi.

   Mais quand commencent à disparaître les gens de notre cohorte, les gens de notre époque, ça doit être infernal. Les paroles rassurantes ne tiennent plus. C’est toujours le cycle de la vie. Mais c’est notre cycle à nous. On fait partie du tourbillon.

   Ce sont les gens de notre présent qui s’évanouissent. Comme si le puzzle du destin, qu’il nous avait fallu tellement de temps à résoudre, se défaisait morceau par morceau.
« Fatiguée des peines qu’on a… »

   Je me mets à la place de Clémence. Apprendre que son amie est partie. Son amie avec qui elle a eu 20 ans. Son amie avec qui elle a ri, chanté, dansé. Son amie avec qui elle était au début du temps nouveau. C’est une lumière qui s’éteint dans sa demeure. Une chambre qui se condamne. Un jardin qui rétrécit. Une vivace qui ne refleurira plus.

   Un deuil, ça épuise. Imaginez quand il s’ajoute à d’autres qu’on vient à peine de traverser. Ça accable.

   Des âmes fatiguées, il y en a plein, en ce moment. Tourner ou faire glisser les pages nécrologiques du journal donne le vertige. Il y a tellement de noms, tellement de visages, tellement d’existences qui se terminent en 2020. Le récit d’une génération se transforme en épitaphes. Et pour chacun de ces êtres, combien de proches abandonnés. La peine de ces milliers de gens, on ne l’entend pas. Leurs larmes sont trop discrètes, trop sincères pour passer par-dessus le tumulte de nos humeurs quotidiennes.

   Faut dire qu’on a raison d’être maussades. On a raison d’être à bout¨...   
( Lire le commentaire au complet )

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Pégé

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vendredi 8 mai 2020

RÉFLEXION : Une terre sans moustique ni pou !

Salut à tous,

Du site Québec Science :  Mon frère, le géologue, me disait un jour: «Tu sais, la Terre, nous lui sommes profondément indifférents, elle se passerait bien de nous. Quand nous aurons tout détruit de sa beauté, elle s’en refera une, elle sera belle une autre fois, mais serons-nous encore là pour le constater?»  

¨ Les temps cosmiques et géologiques sont des temps qui nous dépassent. La beauté du monde n’est pas humaine, elle se situe hors de notre entendement; en sommes-nous si jaloux? Car il faut croire que l’humain vit sur la Terre dans le seul but de la défigurer.

   J’ai une amie qui revient d’Hawaï. Ces îles volcaniques, depuis toujours isolées du reste du monde, s’étaient au fil du temps transformées en paradis des arbres et des fleurs, bougainvilliers, orchidées, hibiscus, oiseaux du paradis et des dizaines de variétés dont on ne saurait plus dire le nom. Sur ces îles et ces îlots poussait une forêt tropicale aux arbres magnifiques, dont le fameux Santal, arbre mythique, bois odorant dont les efflu­ves portent à la méditation, invitent à la sagesse et inspirent le calme. Il n’y avait ni prédateur, ni reptile, ni moustique, ni pou, ce qui est bon pour la paix de l’esprit et le repos des vieilles âmes. Soixante-trois espèces d’oiseaux habitaient les îles, en compagnie d’une sorte de chauve-souris et du phoque moine, vieux mammifère solitaire et grognon. La tortue des mers venait pondre ses œufs sur la plage, à l’ombre des palmiers, en toute tranquillité.

   Il y a près de 2 000 ans, des humains ont abordé ce paradis, c’étaient des Polyné­siens de la famille des Maoris, en provenance des îles Marquises. Ils amenaient avec eux la religion des grands Tabous et du Mana, ils apportaient aussi des chiens et des cochons. Plusieurs générations occupèrent pacifiquement les îles de l’Archipel, allant de l’une à l’autre à bord de leur fameuse pirogue, le va’a. Grands navigateurs, ils connaissaient les constellations, sachant s’orienter en haute mer à la seule observation des vagues, du ciel et du vent. Ils mangeaient du porc, des poissons, de la tortue, de grosses mangues juteuses et des bananes. Les chiens étaient heureux qui n’avaient pas de puces, le temps était au beau fixe, avec beaucoup de soleil, beaucoup de pluie, de la chaleur à profusion.

   Puis vinrent les bateaux européens. Les îles furent officiellement découvertes en 1778 par le capitaine Cook, qui y trouva d’ailleurs une mort tragique aux mains des indigènes. La Pérouse, Vancouver et combien d’autres vinrent mouiller dans les parages de l’archipel malencontreusement nommé Sandwich, en l’honneur du comte anglais à qui l’on doit le plat du même nom, oh! malheur toponymique! À partir de là, l’île fut déflorée, spoliée, transformée, littéralement salie. Les Anglais n’apportaient pas que des chevaux, des chèvres et des moutons; venaient avec eux les jeux de pouvoir, la hiérarchie monarchique, la syphilis, toute l’avidité, toute la violence, tous les maux du monde¨...  ( Voir l'article au complet )

 https://www.quebecscience.qc.ca/serge-bouchard/une-terre-sans-moustique-ni-pou/

Pégé 

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dimanche 3 mai 2020

Comment Victor Hugo a écrit "Les Misérables" ?

Salut à tous,

 Du site France Culture : "Mes amis, retenez ceci. Il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs." ( Victor Hugo )  

¨    “Tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l'homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l'atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus (...) tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles.” Dès sa célèbre préface des Misérables, qui tient en une seule phrase, Victor Hugo pose l'enjeu de ce livre total. Avec ses personnages de Cosette, Gavroche, Jean Valjean ou Marius, cette oeuvre est aujourd'hui l'une des plus connues au monde, les plus adaptées, sous forme de manga, de télénovelas, de film ou de comédie musicale. Le récent succès du film de Ladj Ly, Les Misérables, qui cite le roman et y fait référence sans pour autant en être une adaptation, a remis en avant l'actualité du propos politique de Hugo, quant à la violence, la misère ou l'éducation.

   Jean-Marc Hovasse : "L’ambition politique et sociale de Victor Hugo avec Les Misérables est considérable. Il s’agit de fonder la démocratie avec un peuple qui sait lire. L’ambition de Victor Hugo, c’est d’élever, comme on parle des élèves, d’élever son lecteur. De constituer le peuple dans la grande république qu’il rêve pour la France, l’Europe et le monde. Son ambition c’est d’être lu et d’avoir une incidence, une utilité dans le monde entier. Et c’est extraordinaire de constater combien ça a marché parce que c’est le roman français sans doute le plus connu dans le monde entier. On trouve dans Les Misérables tout Victor Hugo, c’est très important. On trouve le Hugo politique, le Hugo dramaturge, le Hugo poète, d’abord dans l’écriture ; Rimbaud dit que c’est un poème. On a tout Hugo aussi parce qu’on a le Hugo d’avant l’exil et le Hugo de l’exil, mêlés. Sa femme a mis en évidence les liens qui existent entre Marius et lui-même, qui sont évidents quand on connaît la biographie. Et Hugo lui-même dans une déclaration dit “ce sont des quasi mémoires”. C’est le sommet de son oeuvre."

Littéralement, le roman d’une vie !

   Hugo écrit ce roman sur 17 années, en deux fois diamétralement opposées, à deux moments presque opposés de son évolution personnelle et politique.

   La première fois, en 1845, il a 43 ans et le livre s’appelle alors Les Misères. Au sommet de sa carrière, académicien, mondain, reçu par le Roi, Hugo est honoré partout. Il vient d’être nommé Pair de France, l’équivalent d’un sénateur, dans le parti de l’ordre, conservateur. Mais il est pris en flagrant délit d’adultère. Sa réputation ternie, le roi lui demande de se faire oublier quelques temps. Dans son bureau de la Place des Vosges, il s’isole et écrit, frénétiquement, sa réponse à la Comédie humaine de Balzac à partir du destin d’un forçat libéré du bagne, Jean Valjean.

   Jean-Marc Hovasse : "Hugo déplace les horaires de repas, il travaille énormément, le matin, l’après-midi, le soir. Il s’enferme dans son roman. Sa documentation, c’est là où c’est troublant, il l’a accumulée depuis des années." Habité par la question sociale depuis longtemps, Hugo fait appel à ses anciennes visites de prisons, de bagnes, d’usines, de villes comme Montfermeil, de rencontres avec des ouvrières, pour écrire au plus près du réel, de la misère. Mais alors qu’il a écrit les trois quarts du récit, survient la révolution de 1848, Hugo arrête tout pour se consacrer à la politique. Élu à l’Assemblée nationale, il tient de grands discours sur le prolétariat, la liberté de la presse, l’éducation... qu’il déclinera plus tard dans son roman¨...  ( Voir l'article au complet )

 https://www.franceculture.fr/litterature/comment-victor-hugo-a-ecrit-les-miserables?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1588436348

Pégé

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