mardi 16 février 2021

Scalper la langue. Le climat de la planète Vendôme

 Salut à tous,

Du site affordance.info : Vous vous souvenez de l'histoire de Mike Bloomberg, milliardaire et candidat éphémère à l'élection américaine, qui avait acheté pour un temps et à son seul profit (à l'échelle des requêtes US) le mot "climat" et plus de 840 expressions liées, renvoyant alors uniquement vers son site de campagne ? 

¨ Vous vous souvenez de Canal+ sous la houlette de Bolloré tentant de mettre la main sur le mot "planète" ? Demande (fort) heureusement refusée renvoyant le breton toxique à son écosystème d'idées rances et d'éditorialistes de la haine, mais pour encore combien de temps ?

   Une nouvelle étape vient d'être franchie. Et non des moindres. Car c'est désormais Bernard Arnault (LVMH) qui vient d'acheter le nom de la ville de Vendôme, sous préfecture du Loir-et-Cher, pour la somme de 10 000 euros et en échange de créations d'emplois

  Pourquoi acheter le nom d'une sous-préfecture (du Loir-Et-Cher) et pourquoi d'ailleurs accepter de le vendre à ce prix ? Voici l'argumentaire des élus ayant voté presqu'unanimement (seulement 2 voix contre) pour ce deal de dingue. 

"Ce contrat accorde uniquement à la société l’utilisation du nom “Vendôme” pour toute création de collection ou de produits liés à la joaillerie de luxe. (LVMH utilisait déjà depuis 2018 la marque « Vendôme » pour des produits de maroquinerie, ndlr). Il n’est pas question dans cette cession de marque que le groupe LVMH s’approprie le nom de notre ville dans sa globalité mais bien pour ses seules créations de bijoux. Je tiens à rappeler que le nom « Vendôme » est utilisé partout dans le monde, sans qu’aucune autorisation ne soit nécessaire, pour bien d’autres catégories de produits et de services comme pour les cosmétiques, l’hôtellerie, l’immobilier… "

   Selon les (rares) opposants du conseil municipal, dont l'élu écologiste Florent Grospart

   "Privatiser ce mot et le transformer en emblème publicitaire est une décision que nous ne pouvons pas partager. Vous décidez de brader le nom de « Vendôme ». Il ne s’agit pas d’une vente temporaire, d’une licence, ou d’une convention d’exploitation mais bien d’une cession définitive à une très grande multinationale pour … 10 000€.

Quand les mots se font la ma(i)lle !  

   L'une des idées les plus fortes et les plus fécondes du 20ème siècle en termes de compréhension de notre monde est celle du capitalisme linguistique de Frédéric Kaplan. Tout y est. Lisez (au moins) cet article. Puis revenez. Ca y est ?¨... ( Voir l'article au complet ) 

https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/02/climat-planete-vendome.html 

Pégé 

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vendredi 5 février 2021

Le gaspillage de fringues ne choque personne, et c'est un problème !

 Salut à tous,

Du site Slate.fr :Il fait tourner les économies, croître les PIB et nous donne un faux sentiment de bonheur et d'accomplissement: le gaspillage textile tue la planète et tout le monde s'en fout.¨

¨  Et encore des fringues pour femmes.                                                       

  J’ouvre les sacs de dons déposés par des Parisiens dans des points de collecte au bénéfice d’une association qui vient en aide aux migrants. Nous en avons quatre dans mon arrondissement du nord de Paris, et chacun est spécialisé. Dans ce café, on collecte des produits d’hygiène (savons, shampoings, crème à raser). Dans ce centre culturel, qui bénéficie d’un plus grand espace de stockage, nous demandons du matériel de mise à l’abri; couvertures, tentes, sacs de couchage. Dans cet autre point de collecte, un restaurant, des vêtements pour homme, taille S et M (car les personnes migrantes sont majoritairement des hommes grands et minces), des baskets taille 41-45, des sacs à dos.

   J’ouvre un premier sac: trois pulls, quatre pantalons, deux jupes, une ceinture, des mouchoirs en tissu, un kimono, une paire de sandales. Que des vêtements pour femme. Dans les autres, je trouverai aussi une jupe à paillettes, des strings, une multitude de petits hauts mignons, des collants, un manteau Zara… et au total, une fois tous les dons triés, à peine de quoi remplir un carton de vêtements pour hommes. Que faire de tous ces vêtements que nous n’avons pas demandés? Certains seront donnés aux quelques femmes que nous rencontrons dans la rue et qui en ont besoin, le reste sera redirigé vers d’autres associations qui les distribuent, ou vendu dans le cadre d’une braderie qui permet de récolter des fonds.

   Une semaine plus tard, je repasse dans le point de collecte. Il est plein; les Parisiens sont généreux.

   Encore des jupes, des robes, des petits hauts, des chaussures à talons.

Un océan de fringues !

Les associations à qui nous proposons nos surplus sont aussi débordées que nous, il n’est pas si facile de trouver des organisations qui vont récupérer nos énormes stocks d’habits pour femmes pour les redistribuer. J’ai parfois l’impression de nager dans un océan de fringues, d’étouffer sous une chape de textiles de toutes les couleurs et de toutes les matières, et je sens monter en moi un dégoût qui ressemble étrangement à celui qui nous prend lorsqu’on découvre la poubelle d’un magasin qui déborde de nourriture encore emballée.

   Et pour le gaspillage alimentaire, c'est pire !¨... ( Voir l'article au complet )

 https://www.slate.fr/story/160729/planete-textile-gaspillage?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1611148662

Pégé

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