mercredi 23 octobre 2013

Réflexion: La banalité du mal s'incarne-t-elle dans la corruption ?

Salut à tous,  

« La triste vérité est que la plus grande part du mal est faite par des gens qui ne se sont jamais décidés à être bons ou mauvais ».  (Hannah Arendt)

Du site du journal Le Devoir : Le Devoir de philo !

   ¨Eichmann « n’était pas stupide, il était inconscient — ce qui n’est pas du tout la même chose — et seule son inconscience lui a permis de devenir un des principaux criminels de son époque ». [Eichmann à Jérusalem, Rapport sur la banalité du mal, Ed Gallimard, 1966, p. 314]

   La sortie du film Hannah Arendt sur sa couverture du procès d’Eichmann à Jérusalem nous invite fortement à repenser sa thèse de la « banalité du mal » dans le contexte actuel. Cette dernière nous dit qu’« il est dans la nature même du totalitarisme, et peut-être de la bureaucratie, de transformer les hommes en fonctionnaires, en “rouages” administratifs, et ainsi de les déshumaniser. Le phénomène politique, connu sous le nom de bureaucratie, c’est le règne de personne. [p. 463] »
 
   On a pu constater chez Alexandre Duplessis, Michael Applebaum, ou encore l’ancien ministre français du Budget Jérôme Cahuzac une froideur et un déni des accusations, comme si ces derniers ne pouvaient reconnaître leurs torts.

* Surspécialisation du travail !

   La segmentation du travail des cols blancs, comme le décrit très bien le philosophe Matthew B. Crawford dans son Éloge du carburateur, engage ces derniers dans une « routinisation » et conduit à une faible valorisation des tâches effectuées [cf. Josée Blanchette, La revanche des manuels]. C’est comme si l’ouvrier de Charlie Chaplin, vissant des boulons toute la journée [cf. Les temps modernes], se retrouvait aujourd’hui devant son ordinateur avec une souris dans la main à la place de la clé de vis. 
 
* Négation des impacts collatéraux !
   
   Si un individu atteint une situation professionnelle où sa marge de liberté et de créativité est plus grande, et où son pouvoir décisionnel est par conséquent plus fort, il lui sera fort facile de légitimer son action par sa participation à une cause, qu’elle soit sociale ou écologique. 
 
* La pensée à court terme !
 
     La capacité que nous avons collectivement de reporter la faute sur les individus qui sont à des niveaux différents de responsabilité dans la pyramide sociétale est intéressante à analyser. Dans le champ économique, par exemple, il a été démontré que le producteur doit agir selon la fameuse loi de l’offre et de la demande s’il souhaite que son commerce soit rentable.  
 
* Comprendre pour soigner !
 
    De fait, la conduite de nos maires, avocats et entrepreneurs est déterminante avant tout pour l’éthos d’une société. Si elle est corrompue — nous l’avons compris —, elle mène à un certain cynisme. Pourquoi ? Parce que cette corruption, même si elle n’est pas nouvelle, nous montre aujourd’hui plus que jamais les travers de notre système politique et économique, dont il est difficile de se départir¨...
(Lire au complet)  
 
Pégé


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samedi 12 octobre 2013

Économie : Produire ou consommer ?... un point de vue !

Salut à tous,  

Du blogue Libredeconsommer :

   ¨La consommation est une activité vile. Il s’agit de destruction de ressources, et cela implique peu d’habiletés. Elle est accessible à n’importe quel porteur d’un moyen de paiement. Il n’y a vraiment pas de quoi être fier d’acheter.

   Comment parvenir à pratiquer une telle activité dans un minimum de confort psychologique?
  
   Une approche efficace consiste à requalifier la consommation en production. Prenons exemple sur un maître en la matière : l’éminent sociologue américain George Ritzer. Dans une entrevue accordée à une revue scientifique (1), il a été amené à se prononcer sur l’apparente contradiction entre l’abondance dans laquelle il vit et sa critique de la consommation (il est notamment l’auteur de McDonaldization of Society). Ce qu’il a fait de bonne grâce, et avec brio.

   Pour le sociologue, acquérir des objets n’est pas une fin en soi, mais un moyen de vivre de la manière qu’il souhaite. Donc, ce n’est pas ce qu’il consomme mais comment il le consomme qui lui permet d’esquiver ses propres critiques.
  
   Par exemple, sa maison dans le Maryland lui permet de profiter de l’extérieur quotidiennement. Sa maison en Floride lui offre le luxe de pratiquer une de ses activités favorites en plein hiver : la marche. Il faut dire que dans le Maryland, en janvier, les températures atteignent le point de congélation.

   Mais voici l’argument massue de Ritzer : comme il travaille régulièrement dans l’une ou l’autre de ses trois maisons, celles-ci deviennent un lieu de travail. Impossible alors de lui reprocher d’acheter quoi que ce soit pour se construire un milieu de travail confortable et stimulant.

   Tous ceux qui travaillent dans leur foyer disposent là d’une arme rhétorique imparable. Une partie importante de ce qu’ils consomment peut se justifier comme moyen de production. Ils peuvent donc vivre dans un enviable confort psychologique.
 
   Heureusement, une pirouette intellectuelle similaire est à la portée de tous. On n’acquiert pas des objets de consommation, mais des outils du quotidien. Par exemple, une personne s’achète un VUS pour conduire ses enfants à l’école en sécurité. Parce qu’ils le valent bien. Et chaque bordée de neige lui donne raison.

   Il est moralement inattaquable de produire ou, plus prosaïquement, d’acquérir des outils du quotidien. Alors, pourquoi se priver de sublimer la consommation par une petite astuce rhétorique? De cette manière, on peut même justifier d’utiliser les revenus issus de ventes de livres qui critiquent la consommation pour consommer davantage¨.

Pégé

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mercredi 2 octobre 2013

Témoignage : Je me souviens !

Salut à tous, 

Voici un long mais intéressant témoignage d`une dame, de son vécu au Québec, à la période où la religion catholique imposait ses dictats à la société, et son désir de ne pas devoir revivre cette période grâce aux autres religions et leurs contraintes, apportées par les nouveaux citoyens d`autres pays...

  ''J'aurais voulu aller rencontrer ces femmes musulmanes à Hérouxville pour partager leur culture et leurs recettes, mais surtout pour profiter de l'occasion de leur expliquer notre devise je me souviens
Je me souviens que, dans mon jeune âge, nous ne pouvions pas entrer à l'église sans avoir un voile ou un chapeau sur la tête. À cette époque, je me souviens
 aussi que c'était aussi un péché mortel de manger de la viande le vendredi.
Dans la même décennie, je me souviens que ma mère a été chassée de l'Église parce qu'après avoir mis au monde quatre enfants, elle ne voulait plus en avoir d'autres. 
Je me souviens que pour cette raison, le pardon de ses fautes lui était refusé
par l'Église à moins qu'elle ne laisse 
son corps à son mari, avec ou sans plaisir, au  risque d'atteindre la douzaine.
Je me souviens qu'elle a refusé et qu'elle a quitté l'Église comme beaucoup d'autres femmes de sa génération. 
Je me souviens que ma mère s'est  ensuite
 séparée de mon père et que nous sommes devenus la cible des regards et des commentaires désobligeants de notre paroisse. 
Cependant je me souviens qu'à la suite de sa
 séparation, nous avons vu le collet romain sur la table de nuit. Le prêtre voulait-il tester les moyens de contraception de l'heure ? Dans la même décennie,  je me souviens que la cousine de ma mère a obtenu le divorce et qu'elle a reçu du même coup son excommunication de Rome.
Je me souviens que quelques années à peine avant ma naissance, les
 femmes ont obtenu le droit de vote et en même temps le droit d'être considérées comme des citoyennes à part entière dans la société.
Je me souviens que lorsque j'étais jeune, nous devions nous aussi, comme pour les religions musulmane et autres, prier sept à huit fois
 par jour. La messe à tous les matins, une prière avant le déjeuner, une prière en entrant en classe, une au diner sous le coup de l'Angélus, une autre avant la classe de l'après-midi, les grâces au souper, le chapelet en famille avec le  Cardinal Léger et une dernière prière avant d'aller au lit. Il y avait le mois de Marie, les Vêpres, etc..  Nous avions aussi de longues périodes de jeûne avant Noël (l'Avant), avant Pâques (le Carême). Je n'ai pas dit non plus que nous devions porter le deuil durant un an et moins selon le degré de parenté de la  personne décédée.
Je me souviens que, tour à tour, ma mère et ma belle-mère ont vu une opération urgente
 retardée en attendant que leur mari respectif, de qui elles étaient séparées de fait et non légalement, appose sa signature pour autoriser leur  intervention chirurgicale. 
Devenue adulte, je me souviens que grâce aux  pressions de la génération précédente, j'ai eu accès aux premiers moyens de contraception qui m'ont permis de
 restreindre le nombre de mes propres rejetons.
Je me souviens aussi qu'il n'était plus un péché de manger de
 la viande le vendredi. Je ne sais pas ce qui est arrivé à ceux qui sont allés en enfer. J'espère qu'on les a rapatriés. 
Devenue adulte, je me souviens avoir travaillé dans des environnements traditionnellement réservés aux hommes. je  me souviens des frustrations de ne pas avoir été traitée
 au même titre que les hommes dans les entreprises et surtout dans la vie en général. 
Je me souviens qu'après avoir eu un fils, je ne voulais plus d'autres enfants de peur que ce ne soit des filles, par solidarité et parce que le travail qui restait encore à faire pour atteindre l'égalité était énorme. Je me souviens des efforts que beaucoup de femmes ont dû déployer pour se faire
 reconnaître et pour obtenir des postes administratifs de haut niveau. Je me souviens du militantisme de beaucoup de femmes qui ont travaillé d'arrache-pied pour obtenir l'équité dans notre pays comme politicienne, au sein des chambres de commerce, des syndicats, du Conseil du statut de la femme, etc.
Je me souviens qu'il a fallu plus de cinquante ans d'efforts collectifs pour nous
libérer de l'emprise de l'Église et de la religion sur nos vies. Je me souviens qu'il a fallu plus de soixante ans (1940 à 2006) pour obtenir l'équité salariale et que ce n'est pas encore fini. Mes soixante ans font que je sais que rien n'est acquis dans la vie et qu'il faut maintenir voire redoubler nos efforts pour ne pas perdre le résultat de tous ces labeurs. Je ne suis pas raciste, cependant, lorsque je vois d'autres ethnies, imprégnées par leur religion contrôlante, vouloir s'imposer dans notre société, j'ai peur. J'ai peur parce que ces hommes et ces femmes ne savent pas quel chemin nous avons parcouru. De plus, les jeunes Québécoises qui embrassent cette religion qui voile les femmes ne se souviennent pas. C'est donc par ignorance qu'on explique leur choix. Aucun animal dans la nature à part l'homme, n'habille sa femelle par-dessus la tête. Je suis maintenant une grand-mère de quatre merveilleuses petites filles et j'ai peur. J'ai peur lorsque je vois une femme voilée travailler dans un CPE ou dans nos écoles ou encore lorsqu'on y laisse un enfant porter le Kirpan. Nous nous sommes débarrassés de tous ces symboles religieux et voilà qu'ils reviennent à l'endroit même où l'éducation de notre nouvelle génération est cruciale et à la période à laquelle on doit inculquer les principes fondamentaux de vie en société à nos enfants. La tolérance envers ces symboles religieux que sont le voile, le Kirpan, le turban dans les CPE, dans nos écoles et dans nos institutions en général est un manque de respect pour les générations précédentes qui ont travaillé si fort pour se retirer de l'emprise de la religion sur nos vies. Vous ne vous souvenez pas ! Moi,  je me souviens et à  cet égard, je n'ai aucune tolérance et je ne veux aucun accommodement par 
respect pour ma mère, ma tante et pour mes petites filles.
Je me souviens que la charte des droits et libertés permet à  chacun de pratiquer la religion de son choix, mais de grâce que cette religion demeure dans la famille. Le port du voile dans la  religion musulmane est pour nous la
démonstration la plus importante de la soumission de la femme et  c'est cela qui nous fait peur et qui nous choque parce qu'on se souvient.
 
On se souvient que ce symbole existait il y a cinquante ans et on ne veut pas revenir en arrière. 
Je me souviens surtout que lors de la Révolution tranquille, les communautés religieuses ont suivi tout naturellement l'évolution de notre société en se laïcisant. Elles ont troqué, sans qu'on le leur impose, leurs grandes robes noires et leurs voiles
 dans le  cas des femmes pour des habits civils sans pour autant renier leur foi et sans cesser de prier. Plusieurs de ces personnes sont encore vivantes aujourd'hui. Doit-on leur dire qu'elles ont évolué à tort et  qu'elles ont fait tous ces efforts pour tomber dans l'oubli? Que l'on prie Jésus, Mahomet ou Bouddha m'importe peu, mais nous nous sommes battus, québécois et québécoises, pour que notre société soit laïque. Nous 
nous sommes battues, québécoises, pour obtenir l'égalité du droit de parole entre les hommes et les femmes autant que pour l'égalité des chances au travail. 
Souvenez-vous que si vous avez immigré au Canada et surtout au Québec, c'est pour faire partie d'une société ouverte qui vous donne sur un plateau d'argent tous  les acquis que les générations
 précédentes ont obtenus particulièrement au  chapitre des droits des femmes. Je veux croire aussi que c'est par ignorance de nos traditions et de nos coutumes et  non par manque de respect que les femmes musulmanes veulent montrer au grand jour voir imposer ce symbole de leur croyance qu'est le voile. Peut-être que notre société va trop loin avec ses libertés. Mais, le balancier doit s'arrêter au milieu et non régresser jusqu'au point de départ. Il faut se souvenir. L'intégration à une société commence par le respect de ses traditions et de ses coutumes ainsi que par le respect envers ses citoyens et citoyennes qui ont participé à  l'exercice. Peut-être que nos livres d'histoire ne se souviennent pas ou bien qu'ils n'ont simplement pas été mis à jour. C'est donc la responsabilité du gouvernement d'appliquer notre devise «je me souviens » à notre Histoire et d'intégrer à cette Histoire les efforts de nos générations précédentes pour atteindre la société d'aujourd'hui et surtout de s'assurer que la génération montante s'en souvienne. C'est aussi la responsabilité des organismes  d'accueil aux immigrants de leur faire connaître cette devise du Québec « je me souviens » afin que ces nouveaux arrivants ne pensent pas que nous sommes racistes  simplement parce que l'on s'en souvient et qu'on ne veut pas imposer à notre progéniture d'avoir à reprendre les mêmes débats qu'il y a cinquante ans. En terminant, pour commenter le sondage du journal La Presse d'hier sur les musulmans heureux de vivre chez nous, je dis que même et surtout si les femmes voilées que l'on retrouve dans les CPE ainsi qu'ailleurs dans nos institutions font partie de cette majorité heureuse de vivre en notre terre, alors cette majorité m'incommode pour tous les arguments que j'ai soulevés précédemment¨.

 
                

 
Grand-mère Johanne Chayer 1865, 8e avenue Montréal(Québec) HIB 4H7 Téléphone: (514) 645-0745



 Pégé


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