Salut à tous,
Du site Le Journal de Montréal : Jan-Werner Müller était l’invité du CÉRIUM le lundi 28 mai 2018 pour la dernière d’une série de conférences sur le populisme. Dans un petit livre publié en 2016, il pose la question et fournit les outils essentiels pour une réflexion sur ce phénomène politique de notre temps.
¨ Par les temps qui courent, le terme populisme est utilisé à toutes les sauces et il peut devenir difficile d’en saisir le vrai sens. Il n’est pas rare qu’on l’utilise pour attaquer un adversaire politique qu’on accuse de se laisser porter par le vent de l’opinion publique ou pour discréditer un mouvement politique qui nous déplaît.
On parle aussi de populisme pour qualifier le style politique de Donald Trump ou du leader conservateur ontarien Doug Ford, et certains vont même jusqu’à englober la CAQ de François Legault dans cette catégorie. Pour Trump, on n’a pas tort. Pour Ford, il y a matière à discussion. Par contre, comme le soulignait Lise Ravary lundi matin, qualifier la CAQ de populiste dilue le concept au point de lui enlever toute trace de sens. Comment s’y retrouver?
Comment reconnaître un populiste?
On pourrait s’en remettre à la fameuse définition de la pornographie par le juge américain Potter Stewart: «I know it when I see it.» C’est un peu facile. Dans un petit ouvrage publié en 2016, en plein cœur de la vague Trump aux États-Unis, Jan-Werner Müller propose des éléments de clarification très utiles. Müller note d’entrée de jeu que l’utilisation du terme à toutes les sauces lui fait perdre toute utilité. Il est évident que tous les politiciens dans nos démocraties électorales cherchent à plaire aux électeurs, le plus d’électeurs possible. Ça ne veut pas dire que tous ceux qui flattent l’opinion publique dans le sens du poil sont des populistes.
Alors qui est populiste? Selon Müller, les politiciens populistes sont ceux qui prétendent parler au nom d’une conception idéalisée du peuple (ou de la nation) qui exclut explicitement ou implicitement leurs opposants. Bref, un populiste ne se présente pas seulement comme le porte-parole légitime d’une certaine conception du peuple ou de la nation; un populiste se présente comme le porte-parole de la seule conception légitime de la nation. Le populisme est donc nécessairement identitaire et exclusif (mais toute politique identitaire n’est pas forcément populiste).
Le leader populiste n’a aucune hésitation à étiqueter ses adversaires comme ne faisant pas partie du «vrai peuple». Müller note que le chef du UKIP en Grande-Bretagne présentait la victoire du Brexit comme «a victory for real people», comme si les 48% qui ont voté contre ne faisaient pas partie du vrai peuple. Pareillement, Vladimir Poutine prétend représenter la seule voix légitime du peuple russe, comme Victor Orban pour les «vrais» Hongrois, Hugo Chavez et son successeur Nicolas Maduro pour les «vrais» Vénézuéliens, Recep Erdogan pour les «vrais» turcs, etc. Aux États-Unis, Sarah Palin, l’égérie du populisme, n’a jamais cessé de dire que ceux qui l’appuient sont les seuls «vrais» Américains. C’est aussi le cas de Donald Trump et de ses partisans, qui prétendent représenter l’Amérique «vraie». Dans ce sens, il n’est nullement exagéré d’associer le trumpisme à une forme de populisme. Ce qui lie également le discours de tous ces politiciens populistes est la conviction qu’ils représentent la pureté morale sur laquelle repose l’identité du vrai peuple¨...
( Voir l`article au complet )
https://www.journaldemontreal.com/2018/05/28/quest-ce-que-le-populisme
Pégé
Windows 7 / Windows XP Pro / Windows 10 / Ubuntu 14.04 LTS / Linux Mint 17 MacOS X iBook, version 10.4.11 ¨Tiger¨.
Du site Le Journal de Montréal : Jan-Werner Müller était l’invité du CÉRIUM le lundi 28 mai 2018 pour la dernière d’une série de conférences sur le populisme. Dans un petit livre publié en 2016, il pose la question et fournit les outils essentiels pour une réflexion sur ce phénomène politique de notre temps.
¨ Par les temps qui courent, le terme populisme est utilisé à toutes les sauces et il peut devenir difficile d’en saisir le vrai sens. Il n’est pas rare qu’on l’utilise pour attaquer un adversaire politique qu’on accuse de se laisser porter par le vent de l’opinion publique ou pour discréditer un mouvement politique qui nous déplaît.
On parle aussi de populisme pour qualifier le style politique de Donald Trump ou du leader conservateur ontarien Doug Ford, et certains vont même jusqu’à englober la CAQ de François Legault dans cette catégorie. Pour Trump, on n’a pas tort. Pour Ford, il y a matière à discussion. Par contre, comme le soulignait Lise Ravary lundi matin, qualifier la CAQ de populiste dilue le concept au point de lui enlever toute trace de sens. Comment s’y retrouver?
Comment reconnaître un populiste?
On pourrait s’en remettre à la fameuse définition de la pornographie par le juge américain Potter Stewart: «I know it when I see it.» C’est un peu facile. Dans un petit ouvrage publié en 2016, en plein cœur de la vague Trump aux États-Unis, Jan-Werner Müller propose des éléments de clarification très utiles. Müller note d’entrée de jeu que l’utilisation du terme à toutes les sauces lui fait perdre toute utilité. Il est évident que tous les politiciens dans nos démocraties électorales cherchent à plaire aux électeurs, le plus d’électeurs possible. Ça ne veut pas dire que tous ceux qui flattent l’opinion publique dans le sens du poil sont des populistes.
Alors qui est populiste? Selon Müller, les politiciens populistes sont ceux qui prétendent parler au nom d’une conception idéalisée du peuple (ou de la nation) qui exclut explicitement ou implicitement leurs opposants. Bref, un populiste ne se présente pas seulement comme le porte-parole légitime d’une certaine conception du peuple ou de la nation; un populiste se présente comme le porte-parole de la seule conception légitime de la nation. Le populisme est donc nécessairement identitaire et exclusif (mais toute politique identitaire n’est pas forcément populiste).
Le leader populiste n’a aucune hésitation à étiqueter ses adversaires comme ne faisant pas partie du «vrai peuple». Müller note que le chef du UKIP en Grande-Bretagne présentait la victoire du Brexit comme «a victory for real people», comme si les 48% qui ont voté contre ne faisaient pas partie du vrai peuple. Pareillement, Vladimir Poutine prétend représenter la seule voix légitime du peuple russe, comme Victor Orban pour les «vrais» Hongrois, Hugo Chavez et son successeur Nicolas Maduro pour les «vrais» Vénézuéliens, Recep Erdogan pour les «vrais» turcs, etc. Aux États-Unis, Sarah Palin, l’égérie du populisme, n’a jamais cessé de dire que ceux qui l’appuient sont les seuls «vrais» Américains. C’est aussi le cas de Donald Trump et de ses partisans, qui prétendent représenter l’Amérique «vraie». Dans ce sens, il n’est nullement exagéré d’associer le trumpisme à une forme de populisme. Ce qui lie également le discours de tous ces politiciens populistes est la conviction qu’ils représentent la pureté morale sur laquelle repose l’identité du vrai peuple¨...
( Voir l`article au complet )
https://www.journaldemontreal.com/2018/05/28/quest-ce-que-le-populisme
Pégé
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